L’exécutif envisageait de rouvrir les remontées mécaniques le 7 janvier si la situation sanitaire s’améliorait mais aucune décision ne sera annoncée avant cette date. L’attente devient invivable pour les professionnels de la montagne, qui redoutent une saison blanche.
C’est une nouvelle déception pour tous les professionnels de la montagne. Ces derniers s’attendaient à être fixés sur leur sort ce mercredi 6 janvier, après le conseil de défense sanitaire. Mais Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement, a tué leurs espoirs dans l’œuf : il n’y aura pas d’annonces avant le 7 janvier.
Tous devront donc patienter 24 heures de plus, jusqu’à la conférence de presse du Premier ministre Jean Castex qui débutera à 18 heures ce 7 janvier. Pour rappel, mi-décembre, ce dernier avait envisagé une ouverture prévisionnelle des stations à partir de cette date "sous réserve que les conditions sanitaires le permettent", c’est-à-dire "si le reflux de l’épidémie se poursuit". Mais en ce début de mois de janvier, la situation semble se dégrader. Rien que le 5 janvier, plus de 20 000 nouvelles contaminatons ont été recensées.
Depuis 2 jours, le nombre de tests réalisés se stabilise, et pourtant le nombre de cas détectés augmente (+14% mais c’est par rapport au creux de Noël). https://t.co/h81zmT4L1e pic.twitter.com/ml3s2CEJHC
— GRZ - CovidTracker (@GuillaumeRozier) January 5, 2021
"Je veux rappeler que cette date a été annoncée comme un point de revoyure mais pas de réouverture, a précisé Gabriel Attal à l’issue du conseil des ministres. Je ne peux pas vous dire ce que dira le Premier ministre demain, mais il va aborder les sujets en profondeur. Le virus continue de circuler dans notre pays, certes moins vite que chez nos voisins parce que les Français ont fait beaucoup d’efforts. Mais nous savons que les conditions hivernales sont propices à la circulation du virus et que nos voisins font face à une recrudescence de l’épidémie. C’est en tenant compte de tout ça que nous prendrons des décisions qui seront annoncées par le premier Ministre et le ministre de la Santé".
La colère monte
De leurs côtés, les professionnels de la montagne commencent à perdre patience. Selon leurs estimations, la fermeture des remontées mécaniques aurait entraîné une chute de 80% de l'activité économique des stations de montagne pendant les vacances de Noël. "Les pertes financières sont estimées à 1 milliard 600 millions d’euros pour l’ensemble des acteurs de la montagne sur ces quinze jours de Noël et nouvel An, estime Alexandre Maulin, président des Domaines Skiables de France. On aurait dû faire 2 milliards d’euros de recettes et on est à 400 millions estimés aujourd’hui. C’est une catastrophe économique pour nos territoires, nos vallées et nos départements".
Ce dernier s’estime lésé par le gouvernement, qui a décidé de faire ses annonces le jour où les stations auraient pu ouvrir. "Le 7 janvier, ce n’était pas une date de revoyure, c’était une date d’ouverture qui nous avait été promise" dénonce Alexandre Maulin.
"Qui veut la mort des stations de ski?" Si nous ne sauvons pas nos hébergeurs c’est la mort de nos #territoires ! Monsieur le Président @EmmanuelMacron n’oubliez pas le quoi qu’il en coûte!
— Alex Maulin (@AlexMaulin) January 3, 2021
@JeanCASTEX @JBLemoyne @DSkiables https://t.co/izxxqEri1O
En Isère, les acteurs de la montagne ont également fait leurs comptes: le nombre de nuitées touristiques enregistrées dans les stations du département en décembre 2020 est en baisse de -42% par rapport à 2019, avec une baisse de -27% pour la clientèle française et -70% pour la clientèle étrangère.
La montagne va crever
Contacté par téléphone ce mercredi 6 janvier, Jean-Luc Boch, président de l'Association nationale des maires de stations de montagne (ANMSM), a du mal à cacher sa colère. "La montagne va crever ! Si on loupe cette saison, on aura 50% de dépôts de bilan, prévient-il. C’est un drame qui est en train de se jouer".
Pour calmer le jeu, le porte-parole du gouvernement a déclaré que tout serait fait pour proposer d’autres dates aux secteurs économiques fermés. "L’idée est de donner le plus de visibilité possible aux acteurs et ce sera au cœur du discours de premier Ministre demain" a-t-il conclu.